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Gaspillage de l’eau, végétarisme et collectivités
par Maxime Verdin
07 22, 2016 | dans développement durable, Environnement, Politiques publiques | 0 Commentaires
Les 18 et 19 juillet s’est tenue la MEDCOP CLIMAT à Tanger. L’occasion de s’intéresser au végétarisme, enjeu liant problème écologique et collectivités.
Cette conférence se place dans la continuité de la MEDCOP 21 à Marseille, et selon la fiche de l’événement, a pour objectif de « valoriser, partager, consolider les contributions et définir des plans d’action pour les Etats, les Collectivités territoriales, ONG, associations et entreprises tant pour l’atténuation que pour l’adaptation. »
Les collectivités territoriales prennent dans le cadre de cette conférence une importance cruciale. En effet, alors que le Maroc et Marrakech accueilleront la Cop 22, dans une dimension diplomatique internationale, la conférence de Tanger met en avant de plus petites échelles : régions, collectivités locales, mais également société civile et entreprises.
Les conséquences de la consommation de viande
Un des sujets soulevés lors de cette conférence, celui de la surconsommation de l’eau liée à la consommation de viande et de poisson. Quelques chiffres à ce sujet, pour en comprendre l’importance :
– 70% des ressources en eau douce sont utilisées par l’agriculture
– 50% de l’eau consommée aux USA est destinée aux élevages
– 1,1 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable
– Dans 10 ans, on estime que 2 personnes sur 3 vivront dans des zones où l’accès à l’eau sera un problème (ONU)
Le végétarisme comme solution ?
Le problème posé, une solution pourrait consister à réduire, voire à supprimer – de manière individuelle – toute consommation de viande et de poisson. Aujourd’hui, c’est le choix qu’on fait 3% de français (sondage OpinionWay pour Terra Eco). Devenir végétarien, c’est réduire considérablement son empreinte écologique et sa consommation d’eau. (Pour plus d’information, cliquez sur ce lien http://www.vegplanete.com/)
Dans son livre, The Food Revolution, John Robbins explique qu’on économise plus d’eau en décidant de ne pas manger 450 grammes de bœuf qu’en décidant de ne pas se doucher pendant 6 mois. Mais cette affirmation n’est vrai que si notre choix impacte la production directement. Or, pour que ce lien soit effectif, il faudrait un changement radical de consommation d’une beaucoup plus grosse partie des consommateurs et non pas de 3% de la population.
L’importance des collectivités : un rôle de prévention
C’est là qu’interviennent les collectivités. Puisqu’il serait pertinent pour la protection de la planète de réduire globalement la consommation animale, pourquoi ne pas investir dans des campagnes de prévention relatifs à un régime basé sur la viande et le poisson ? Des publicités circulent parfois sur l’intérêt de ne pas laisser l’eau couler du robinet, de prendre des douches plus courtes. C’est certes vrai, mais quelle importance face au refus d’un steak qui pourrait faire économiser 5000 litres d’eau.
L’objectif n’est pas d’interdire la consommation de viande, mais d’encourager sa réduction. Rien d’impossible, quand on sait qu’en Inde, certaines villes interdisent explicitement la vente et la consommation de viande sur leur territoire, ainsi que la présence d’abattoirs. Certes, les raisons invoquées sont davantages religieuses qu’écologiques, mais c’est bien la preuve qu’une législation précise peut être prévue à ce sujet.
Outre un investissement dans des campagnes de prévention des consommateurs, les collectivités régionales et locales peuvent parfaitement s’engager à mettre en place des systèmes de bonus/malus en faveur des industries alimentaires qui réduisent leur production animale, ou qui la rendent plus responsable et moins exigeante en eau. Ces mesures pourraient s’accompagner d’aides financières de transition à la destination des agriculteurs dont une grande partie du revenu provient aujourd’hui de la production animale.
Des solutions existent, et les conférences donnant la priorité aux collectivités régionales et locales se doivent de les prendre en considération, de façon à ce que société civile et entreprises prennent pleinement conscience du problème auquel ils font face, et des réponses très simples qu’ils pourraient lui donner.
Mots-clés: eau, Surconsommation, végétarisme
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