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Bâtir la politique de la ville au service d’une coéducation
par Ilhame Radid
04 13, 2015 | dans Expertise, Ingénierie | 0 Commentaires

Les politiques en matière d’éducation oeuvrent depuis l’après guerre, pour le développement de l’enseignement à l’ensemble des français. Dans un souci d’égalité, l’Etat français se donne les moyens de mettre en place des actions de lutte contre les inégalités. L’Education nationale est l’institution principale qui a pour objectif l’école républicaine, obligatoire et gratuite.
C’est dans les années 1970 que la notion d’éducation prioritaire fait son apparition. Le contexte socio économique et la chute de l’Etat providence fait apparaître des inégalités sociales et des grands écarts de la réussite scolaire et professionnelle. Afin de lutter contre l’échec scolaire et diminuer cet écart, la notion d’égalité des chances et le terme d’éducation prioritaire deviennent une action éducative .
La qualité de l’offre scolaire et éducative est un vecteur essentiel de requalification des territoires urbains en raison de son impact direct sur les stratégies résidentielles des ménages et de son impact sur la ségrégation territoriale. Elle a une incidence très forte sur la réussite des enfants et des jeunes qui habitent dans certains quartiers. Les politiques publiques en matière d’éducation interviennent à deux niveaux, celle de l’éducation nationale en ce qui concerne les questions pédagogiques, éducatives, d’enseignement. Et depuis la décentralisation, des dispositifs ont commencés à voir le jour dans les territoires pour intervenir au plus près des populations. L’identification des quartiers prioritaires présente des caractéristiques par des écarts importants tant par rapport à la moyenne nationale que par rapport à celle de leur propre agglomération. C’est particulièrement vrai en matière de réussite scolaire et d’encadrement hors temps scolaire des élèves originaires de ces territoires, et ce malgré des évolutions positives dans l’ensemble. Les découpages territoriaux et administratifs ont permis de réadapter les actions auprès des enfants en difficultés par l’apparition de la politique de la ville mais surtout depuis 2005 avec le Programme de Réussite Educative (PRE). Il convient dans un souci de compréhension et non de stigmatisation des dynamiques en cours, de mener des programmes d’actions : Des moyens et pratiques locales de la réussite éducative (prévention des situations de rupture et d’échec scolaire, repérage et accompagnement hors temps scolaire des élèves et de leur famille) et des différents dispositifs partenariaux du champ éducatif (projet éducatif local, réseaux « ambition réussite », « école ouverte »…)
Enjeux fonctionnels et stratégiques : points sur la cohérence et la coordination ?
La territorialisation est étudiée sous plusieurs angles, notamment sous l’angle de la sociologie de l’action éducative. La Politique de la ville et l’Education nationale se répartissent des offres éducatives au niveau local, les dispositifs des uns se cumulent aux autres. Les enjeux sont de la co-gouvernance à niveaux différents dont la coordination se fait autour de modèles d’autorité politique avec des professionnels, des directives à réguler en fonction de la population et de son évolution.
Bien que les rôles de la ville et de l’éducation nationale peuvent se compléter, elles se chevauchent dans certains dispositifs, la question clés est de savoir si chacun se maintien dans des interventions distinctes ou bien de les faire fédérer pour une cohérence d’action aussi bien dans les temps scolaire que dans les autres temps (périscolaire, extrascolaire) ?
L’action éducative est appréhendée en tant qu’action collective et territorialisée en privilégiant les dynamiques « organisationnelles » (les acteurs, dispositifs, institutions) ? Par ailleurs, les observations faites au cours des années passées, des acteurs locaux conduisent à réadapter les dispositifs sur les priorités afin de structurer au mieux l’action publique.
Le volet réussite éducative de la politique de la ville est de la compétence des communes, un Diagnostic Social Territorial pour comprendre les caractéristiques territoriales, met en avant les indicateurs marquant et donne les moyens aux politiques d’engager des actions en direction des enfants et jeunes.
Le Programme de réussite éducative : un outil de coordination « par défaut » :
Le Programme de réussite éducative joue un rôle de pilotage et/ou de coordination de fait de la politique éducative locale et il agit comme élément fédérateur de l’offre. La force du programme tient aussi à sa capacité de mobilisation des acteurs autour de problématiques émergentes, comme le décrochage scolaire, l’exclusion temporaire des élèves ou encore la santé des jeunes.
La politique de la ville a vu naître et renaître des dispositifs et plusieurs initiatives locales pour réduire des inégalités.
Cet enjeu est une ouverture vers d’autres réflexions et une évaluation concrète de ce qui a été fait, ce qui est fait et ce qui serait à faire ?





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